Il va de soi que la population cosmopolite et hétéroclite que constitue le village olympique est susceptible de générer des comportements contraires aux pratiques traditionnelles afghanes, dont la réputation ancestrale de tolérance n'a pas été minée par les campagnes diffamatoires orchestrées par des médias occidentaux corrupteurs .

Jugeant que les invités doivent s'adapter aux us locaux, nous étendons à tous les athlètes la proscription de l'alcool, de la musique, du cerf-volant, et bien entendu de l'Internet qui est une fenêtre grand ouverte sur le grand Woodstock du vice qu'est le monde occidental d'aujourd'hui. Dans un même souci d'élévation des âmes, les athlètes féminines- à l'exception des lanceuses de poids originaires de l'ex URSS- sont invitées à rester chez elles pour s'occuper des tâches ménagères et surtout afin de ne pas stimuler un climat de concupiscence chez un peuple sain de corps et d'esprit. Les Jeux Olympiques ont vocation à exalter le dépassement mystique de soi, et ne doivent en aucun cas conduire à des orgies du soir et des bacchanales du midi.

Ayant posé en préalable la masculinité obligatoire des participants aux J.O., nous nous devons d'aller plus loin dans l'effort d'intégration de l'athlète international admiratif des réussites du régime taliban, du nom de ces étudiants en religion qui ont vaincu l'ennemi mécréant grâce à l'effort de leadership du mollah Omar et des yeux grand fermés d'une administration US qu'on connut plus virulente à l'encontre d'une certaine rigueur islamique. Il est vrai que, dans sa magnanimité, le mollah toléra le passage sur le sol afghan d'un pipeline estampillé stars-and-stripes… De la même manière qu'un étudiant kabouliote ne mérite cette appellation qu'à la condition de brandir sa kalachnikov en guise de Pilot-V5, l'homme afghan se doit d'affirmer cette identité à travers le port de la barbe, et plus précisément le port d'une barbe superbe et réglementaire, donc conforme aux circulaires 29-3 et 71-2 du ministère de la Barbe. L'athlète engagé dans les J.O. de Kaboul 2009 se doit donc de respecter la pilosité naturelle en fonction de deux critères qui nous paraissent fondamentaux : superficie et hygiène, explicités dans les illustrations ci-jointes.

Les organisateurs des Jeux Olympiques, en accord avec eux-mêmes, estiment qu'il serait tout à fait incongru d'attenter à la pilosité naturelle de l'homme en réduisant la surface occupée par la barbe sur le visage masculin. Ils suggèrent donc de ne jamais diminuer l'espace recouvert par la barbe, mais leurs études ont démontré que le fait de tailler la barbe - par là, donc, diminuer la longueur mais conserver la superficie- n'était pas contraire aux principes fondamentaux précités, et conférait à cet attribut une prestance supplémentaire. Nous conseillons également d'utiliser fréquemment les peignes à barbe mis à votre disposition dans la boutique très officielle.

Il va de soi que le deuxième critère d'attribution du label de qualité de la barbe est le respect d'une hygiène parfaite en ce qui concerne l'entretien de celle-ci. La barbe ne doit donc abriter ni animaux ou insectes, pas plus que des résidus alimentaires, et être nettoyée au shampooing de manière quotidienne. C'est en fonction de ces deux axes stratégiques que le comité olympique du ministère de la barbe décernera ses autorisations d'entrée sur le site olympique.

Le Journal Très Officiel
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