Laurent Desiré Kabila

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Natif de la plus riche province du Congo (ex-Zaïre), le Katanga (aujourd'hui province du Shaba), en 1939, Laurent-Désiré Kabila appartient à l'ethnie des Luba.

Katanga et Lumumbisme

Il entre en politique dans les années 1960, lors de l'indépendance du Congo. En 1960-1961, il lutte contre les gendarmes katangais au sein de la jeunesse du Parti Balubakat (la Jeubakat), une milice dont il prend la tête. Il est alors membre du gouvernement provincial du Nord-Katanga. Il occupe plusieurs postes au sein de ce gouvernement, puis rejoint les lumumbistes et le Comité National de Libération (CNL)

Après l'assassinat de Lumumba, il participe en 1964 à l'insurrection fomentée par l'ancien ministre de l'Éducation de cemui-ci, Pierre Mulélé (assassiné sur ordre du président Mobutu en 1969), qui va ensanglanter l'est du Congo jusqu'en 1966. Il y croise Che Guevara qui, en 1965, tente de monter un maquis au Congo. La tentative avortera et le Che , après avoir été dans un premier temps impressionné par LDK, critiqua fortement ce " touriste qui aimait trop les femmes et l'alcool ". Si la jeune génération savait cela, elle hésiterait sûrement à afficher par dizaines les portraits du Che dans les chambres d'adolescents.

L'ère du Mzee

Suite à l'échec de la rébellion congolaise, il s'exile au Kenya puis en Ouganda, après avoir fondé le Parti de la Révolution Populaire (PRP) qui a pour bras armé les Forces Armées Populaires.
Il entreprend une refonte idéologique de la rébellion, et s'inspire de Mao pour lancer une " guerre populaire prolongée " à la chinoise. Il se découvre ainsi des atomes crochus avec le président tanzanien Julius Nyerere, autre fan de Zedong. Le mouvement reste néanmoins discret, et ses faits d'armes principaux sont des prises d'otages, américains en 1975, français en 1984, et l'incursion de commandos venus de Tanzanie dans la ville de Moba.
LDK est plus qu'un chef, c'est le Mzee, terme swahili qui exprime un respect vis-à-vis des aînés, et en 1977 instaure un mini-Etat socialiste dans l'Etat, avec sa propre monnaie et son système éducatif, et des ressources qui reposent sur le trafic de l'or, de l'ivoire et des diamants.

Vers un Congo Démocratique

C'est à partir de 1996 que le Mzee va connaître la consécration. Il prend la tête de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL), alliance stimulée par les généraux tutsis rwandais et reposant sur les Zaïrois d'origine tutsi, les Banyamulenge.
L'objectif des Rwandais est de liquider les miliciens interahawme hutus réfugiés dans les immenses camps du Kivu, à l'est du Zaïre.
Grâce au soutien de Kagame, les forces de LDK rentrent dans Kinshasa le 17 mai 1997.

Oui à la République Très Démocratique du Congo

LDK s'autoproclame chef de l'Etat dans un discours légendaire dont les fans se souviennent avec émotion. Il cumule également les fonctions de Premier Ministre et de Ministre de l'Intérieur, affichant d'emblée sa promesse de respecter les fondements démocratiques de la République du Congo. On mettra également à son actif les massacres massifs de hutus sur la route du pouvoir (150.000 à 180.000 selon un rapport de l'ONU) et la mise en résidence surveillée de l'homme incarnant l'opposition à Mobutu, Etienne Thisekedi.

Les alliés sont faits pour être trahis

Indépendantiste à l'extrême, le président se sépare de ses anciens alliés rwandais et ougandais tout comme des Tutsis banyamulenge (Congolais tutsis d'origine rwandaise) qui, à leur tour, se lancent dès 1998 dans une guerre de libération. Leur base d'actions : le Kivu, d'où Kabila avait lui-même lancé son offensive contre Mobutu.
Rapidement, le conflit, de guerre civile, embrase tout le Centre Afrique avec pas moins de sept pays engagés dans les hostilités. Deux factions se font face : d'une part les forces gouvernementales soutenues par l'Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad ; de l'autre, deux factions rebelles au pouvoir, appuyées par le Rwanda et l'Ouganda, anciens alliés de Kabila.

Le 19 avril 1999, il signe avec le président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, un accord de cessez-le-feu, prévoyant le déploiement d'une force de paix africaine en RDC et le retrait des troupes étrangères qui s'y trouvent depuis 1998. Cet accord est entériné, le lendemain, par la signature d'un pacte de paix avec le Tchad et l'Érythrée. Enfin, le 10 juillet, à Lusaka (Zambie), il ratifie avec ses alliés zimbabwéen, angolais et namibien un accord de cessez-le-feu avec le Rwanda et l'Ouganda, impliqués aux côtés de la rébellion contre le gouvernement de Kinshasa.

Néanmoins, et malgré la mort du superbe LDK le 23 janvier 2001 et son remplacement par JK, la RDC est toujours brisée par cette guerre et dépecée par ses alliés présents, passés ou futurs.
Coup de coeur

Là où Mobutu s'est affirmé comme un puriste de la profession, LDK a su imposer une vision des choses très personnelle, véritable feu follet du club des grands chefs africains.

Inspiré par ses maîtres à penser du bloc communiste qui firent de l'antiphrase politique une œuvre d'art majeure et durable, le génie de LDK tient en un mot : démocratique. Ce nom très simple, et généralement galvaudé, prend toute sa dimension lorsqu'il est associé aux notions de République et de Congo.

Un nouveau drapeau, un nouveau nom, pour un pays plus ruiné et meurtri par la guerre civile que jamais, et dont la souveraineté a été provisoirement mise sous tutelle par des voisins consciencieux…Le bilan de LDK est éloquent.





Philippe vous salue
Le Journal Très Officiel
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