Sous le mystère et de nombreuses incertitudes, Ceaucescu fut exécuté le 25 décembre 1989. Ceaucescu représentait un des derniers avatars du dogmatisme stalinien, appuyé sur une autocratie figée dans l’entêtement de la vieillesse.

Né en 1918 à Sconicesti et issu d’une famille de dix enfants, il est poussé à chercher du travail en ville. À quinze ans il, s’installe à Bucarest où il est contacté par les milieux syndicalistes antifascistes et pacifistes, par des militants du Parti communiste clandestin. Il fut libéré à la fin d’août 1944 avec l’entrée des troupes soviétiques en Roumanie. Il sera le successeur de son camarade de prison, Gheorghiu-Dej, au poste de premier secrétaire du parti, en mars 1965.

En 1974, il se fait élire président de la République: il est alors chef du parti et de l’état et développe un culte de la personnalité qui puise ses images et ses références symboliques dans la tradition historique et folklorique. Il lance la même année la loi de systématisation des campagnes qui est, pour lui, l’expression de la justice et de la modernité et doit créer pour tous un mode de vie homogène en supprimant la différence entre villes et campagnes. La répression de la minorité hongroise et la relance brutale de la systématisation en 1988 valent à Ceaucescu d’être dénoncé au Parlement européen, à l’O.N.U et à la conférence de Vienne de la C.S.C.E.

Les difficultés de la vie, la condamnation internationale, la forte réprobation soviétique ont raison en décembre 1989 d’une dictature qui ne trouve plus de défenseurs si ce n’est auprès du clan, la propre famille de Ceaucescu qui s’est installée dans les principaux rouages de l’état, et auprès de quelques éléments de la nomenclature qui doivent leurs privilèges à Ceaucescu.