Entré dans l’armée coloniale britannique en 1946 en temps que cuisinier, il y combattit plus tard les Mau Mau au Kenya.
Après l’indépendance il grimpe rapidement les échelons de la hiérarchie militaire ougandaise et se voit nommé chef d’état-major
en 1966 par Obote. Il a entre-temps été champion de boxe en Ouganda dans la catégorie poids lourds, de 1951 à 1960.
Prenant connaissance de la volonté d’Obote de l’écarter du fait d’une tendance un peu trop forte à la corruption et
à la brutalité, Idi prend les devants en janvier 1971 et dépose celui-ci par un coup d’état militaire, suivi
d’exécutions massives des ethnies jugées favorables à Obote.
Suivant à la lettre l’adage africain qui veut qu’un « chien qui a un os en bouche ne mord pas »,
il installe l’armée à tous les échelons du pouvoir ougandais, et lui permet de bénéficier largement
de la corruption qui règne sur Kampala. L’expulsion en 1972 des 50.000 asiatiques d’Ouganda ne manqua
donc pas d’être suivie de la confiscation de leurs biens…
Dada est hanté par la perspective d’un contre-coup organisé par Obote, et développe une paranoïa et
un terrorisme d’Etat, certains ougandais suspects de subversion apprenant par le biais de la radio qu’ils sont
« sur le point de disparaître » … Une tentative avortée d’Obote ne fait que renforcer cette psychose.
En 1976, Dada offre un refuge au commando palestinien qui a détourné un vol Air France en provenance
de Tel-Aviv, et lui permet de se pose à l’aéroport d’Entebbe. Une unité d’élite de Tsahal sauve les otages
et inflige un camouflet à Dada, qui se consola en massacrant tout le personnel de l’aéroport.
Amin Dada l’analphabète donne ses ordres par téléphone, et parmi ceux-ci décide de favoriser la
population musulmane afin de mieux recueillir l’argent sain et saint de Libye et d’Arabie Saoudite. Les chrétiens
s’estiment assiégés et protestent officiellement contre le terrorisme d’Etat en 1977, par la voix de l’archevêque Luwum.
Celui-ci est assassiné peu de temps après par Amin Dada en personne, ce qui après tout vaut mieux que de recevoir un coup
de grâce anonyme, comme ce fut le cas pour près de 300.000 ougandais.
En 1978, une partie de l’armée se mutine et se réfugie en Tanzanie. Ceci conforte les soupçons de Dada à l’encontre du
président tanzanien Nyerere, et l’incite tout bonnement à envahir la Tanzanie le 1er novembre 1978. Cependant, malgré
l’aide de 3.000 soldats kadhafiens, l’armée tanzanienne aidée des rebelles de l’UNLA (Uganda National Liberation Army)
parvient à contre-attaquer et rentre dans Kampala an avril 1979.
Dada s’enfuit en Arabie Saoudite après un transit par la Libye, en attendant que lui soit confié le royaume d'Ecosse... |