A l’instar de tous leurs compatriotes algériens, les kabyles subissent le joug d’un régime corrompu, militarisé, et a priori plus attaché à sa perpétuation hermaphrodite qu’à la construction d’un projet valable pour un pays jeune et gangréné par la crise économique. Outre cette dîme versée à la souffrance commune du peuple algérien, les kabyles estiment que leurs spécificités, culturelle et linguistique notamment, sont méticuleusement ignorées par le pouvoir central, attaché à la constitution d’une identité commune autour de l’héritage arabe.

Cette querelle, qui a débouché sur une forte vague de protestations et sur la mort de dizaines de manifestants opposés au pouvoir, occulte les fortes déficiences étymologiques et historiques qui sont à la racine même de ce problème. De toute évidence, les kabyles ne sont ni berbères ni arabes, ils sont kabilistes, terme que nous employons afin de désigner les héritiers d’une dynastie politico-artistique qui a ciselé la puissance démocratique du Congo (celui dont la capitale est sise à Kinshasa).

Outre la ressemblance évidente entre les noms « Kabylie » et « Kabila », tout dans les revendications kabyles témoigne de la proximité politique quasi génétique qui unit Tizi-Ouzou et Kinshasa : une forte exigence démocratique, un souci affiché de marquer sa différence, et la capacité à mobiliser et à exalter la puissance populaire. Sans pouvoir à l’heure actuelle déterminer avec précision le cheminement qui a conduit les ancêtres Kabila à créer ex nihilo la Kabylie, puis à répandre la poussière magique de l’égalité entre les hommes au sein de l’ex-Congo belge, nous sommes en mesure d’affirmer que cette hypothèse n’est plus une supputation incongrue mais bien un fait historique avéré.

Scellant par là les retrouvailles émues entre un peuple et son leader naturel, nous déclarons très officiellement le rattachement immédiat et inconditionnel de la Kabylie à la République Démocratique du Congo (RDC). La Kabylie Démocratique du Congo (KDC) disposera d’une large autonomie en matière de drapeau , de langue régionale (amazigh) et de gastronomie . La politique étrangère, les mesures économiques et sociales seront centralisées à Kinshasa, et les footballeurs kabyles seront autorisés à porter la tunique congolaise. Néanmoins, la Kabylie reste localisée géographiquement au sein de la république d’Algérie, dans la mesure où son transfert en Afrique des Grands lacs serait une source de problèmes techniques surmontables mais peut-être inutiles.

Brandis ta liberté avec fierté, peuple kabyle, te voilà sous la houlette d’un grand chef éclairé!

Le Journal Très Officiel
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